• II-Du stimulus au fou rire : Premiere partie

     Si nous savons à présent que le rire est un phénomène totalement inhérent à l'homme depuis des milliers d'années, nous allons maintenant nous intéresser à ce qui se passe lorsque l'on rit, comment les muscles du visage sont mis à contribution, comment réagit le cerveau et enfin comment notre psychisme est affecté. 

    1- Les stimuli  

    Définissons la notion de stimulus car c'est ce dernier qui est à l'origine du déclenchement du rire.

    En effet, le rire ne suit généralement pas un acte volontaire. Spontané, il fonctionne comme un réflexe excitable et est dû à des stimuli de natures différentes.

    Premièrement, parlons des stimuli tactiles. Les "chatouilles" en sont un excellent exemple. Si nous avons tous vécu cette sensation plus ou moins désagréable, nous nous demandons rarement pourquoi ces chatouilles déclenchent le rire. En réalité, ce phénomène s'explique par une réaction défensive d'alerte, générée par notre organisme dès que le corps détecte un contact tactile extérieur inhabituel... et dont le rire est l'une des manifestations. Sur le corps, il y a des zones précises où les stimuli tactiles sont ressentis de manière vive, comme les aiselles, les côtes ou la plante des pieds. Ces zones sont extrêment réceptives aux stimuli tactiles car ce sont des endroits peu soumis aux contacts extérieurs, protégés par d'autres parties du corps ou par les vêtements.

     Ensuite, viennent les stimuli visuels. Ce genre de stimuli peut déclencher le rire même lorsque nous sommes confrontés à des scènes du quotidien pourtant un peu humiliantes :  Par exemple, on peut rire d'une personne qui tombe dans la rue, qui se cogne à un mur, ... etc. Chaque personne rit pour des choses diffèrentes.  Ainsi, des scènes peuvent faire rire certains, comme en laisser d'autres indifférents. Les perceptions varient d'une personne à l'autre car les facteurs sociaux, familiaux, politiques, culturels ainsi que l'identité sexuelle jouent un rôle important dans le déclenchement du rire.

    On pourrait éventuellement parler de stimuli auditifs et olfactifs même s'il est compliqué de s'imaginer que l'on rit à cause d'une odeur ou d'un son. En réalité, ces stimuli s'adressent surtout aux enfants qui s'esclaffent lorsqu'un de leur camarade fait un flatulence, le son comme l'odeur les amusent alors.

    Les stimuli intellectuels sont basés sur la perception que l'on a de certaines situations. Nous savons que les traits de caractère, le style vestimentaire, les idées politiques, culturelles, religieuses etc... varient selon les individus. Ces variations, appelées décalages cognitifs, sont vues de différentes façons en fonction de nos propres traits de caractère. Des personnes différentes de nous peuvent provoquer notre rire. Par exemple, des personnes bourgeoises, droites, qui montrent peu leurs sentiments peuvent percevoir quelqu'un d'excentrique, tout autant dans son style que dans ses idées, de manière négative. A l'inverse,  lorsque ces personnes très différentes se rencontrent , il est possible que, en partie pour se moquer, le rire devienne incontrôlable car une personnes différente de nous, peut surprendre, faire des actions qui, jamais, ne nous seraient venues à l'esprit.

    L'humour est lui aussi un stimuli que l'on pourrait raccrocher aux stimuli visuel et auditif, mais qui est cependant une chose différente. En fait, c'est une forme d'esprit qui souligne avec ironie et détachement, les aspects plaisants, drôles et insolites de la réalité. Il permet même parfois de plaisanter de choses qui devraient effrayer, irriter, peiner. Plusieurs types d'humour existent : l'histoire drôle, la blague, la farce, le grotesque, le ridicule, l'ironie, la parodie, la satire, le cynisme, le scabreux, l'humour noir et l'absurde. Ces humours sont pratiqués dans la vie courante, mais aussi sur scène, par des hommes et femmes que l'on appelle humoristes. Tous ces genres d'humour nous amènent à rire, en fonction de notre point de vue sur ce qui a été dit et sur notre sensibilité s'il s'adresse directement à nous.  

    Nous pouvons évoquer  les stimuli dit "toxiques", comme la consommation d'alcool, de drogues... Ces consommations, parfois illicites, nous plongent, la plupart du temps, dans un état de joie et de bien-être qui va peu à peu laisser place au rire. 

    Enfin, le protoxyde d'azote (N20) appelé gaz hilarant est considéré comme un stimilus artificiel. Son étonnante aptitude à provoquer un rire irrépréssible à la moindre inhalation a été découvert en 1776 par Joseph Priestley puis utilisé à partir du XIXème siècle dans des stands de foire, les visiteurs payant pour inhaler ce gaz et en connaître les effets. 

    Dans des conditions normales, ce gaz est incolore et inodore. Pourquoi ce gaz nous fait il rire?                                                                 

    Ce gaz désinhibe complètement le cerveau. Il paralyse l'action des fibres qui ralentissent la transmission des influx nerveux entre les neurones et le système limbique qui est le siège des émotions. Résultat, ces fibres alors circulent librement et nous rions.. de quasiment tout !    

     Le protoxyde d'azote est généralement préparé par décomposition thermique du nitrate d'ammonium NH4NO3 à plus de 210°c :

     

     mathrm{ NH_4NO_3 	o 2 H_2O + N_2O}

     Le protoxyde d'azote est une molécule formée de deux atomes d'azote et un atome d'oxygène. 

    Travaux Personnels Encadrés : Le Rire

     

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